Les entreprises se préoccupent rarement des accros au boulot… Pourtant, à terme, les risques de burn out guettent. Les collègues peuvent aussi en souffrir.
La cocaïne, les anti-dépresseurs, l’alcool… Les employeurs commencent à prendre conscience des risques de dépendance aux substances. En revanche, « dans les représentations de l’entreprise, il y a des addictions plus nobles que d’autres. Etre workaholic aurait moins d’impact sur la santé et la sécurité des salariés », constate Alexis Peschard, addictologue et directeur associé de GAE Conseil, cabinet expert des addictions en entreprise, intervenant du colloque organisé par Additra les 13 et 14 novembre.
Or à force de travailler nuit et jour, l’état d’épuisement professionnel guette. « Le burn out, c’est l’équivalent de l’overdose des consommateurs de substances psychoactives », affirme-t-il. Mieux vaut donc envoyer le workaholic consulter la médecine du travail avant le point de non-retour.
Des victimes collatérales
Les syndromes de cette toxicomanie de l‘open space ? La personne s’imagine indispensable, elle a un besoin irrépressible et démesuré de reconnaissance de la part de l’équipe… « Cela la conduit parfois à tout mettre en place pour étouffer les autres afin d’être mis en lumière, ce qui est compliqué dans le collectif de travail. Les collègues peuvent se retrouver victimes collatérales:ils se sentent peu investis, nuls et incompétents », constate Alexis Peschard.
Et il n’est pas simple d’en parler à sa hiérarchie, ou à la direction des ressources humaines. Bien souvent, elles y trouvent aussi leur compte avec ces soldats corps et âme dévoués à l’entreprise.
Article paru sur le site BFMTV.com,
le 14/11/2017 par Rozenn Le Saint