A l’occasion du premier salon BEST, consacré au bien-être et à la santé au travail, la Fédération des Intervenants en Risques Psychosociaux a alerté les DRH sur l’importance d’interlocuteurs fiables et formés au sein d’une profession encore jeune.
Lors de sa création en 2010 par six « gros » cabinets (Artélie Conseil, Capital Santé, IAPR, Ifas, Psya et Stimulus), orientés vers l’accompagnement des entreprises et de leurs dirigeants (soutien psychologique, coaching…) la FIRPS (Fédération des Intervenants en Risques Psychosociaux), a créé des remous en série. Dix-sept cabinets d’expertise agréés pour intervenir auprès des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) ont critiqué la nature et l’objet de cette initiative. Or sur le sujet des risques psychosociaux, qui a créé un véritable marché du conseil, avec des dérives manifestes, il fallait malgré tout instaurer des garde-fous car la prévention secondaire (gestion du stress) et la prévention tertiaire (numéro Vert) ne peuvent à elles seules permettre de préserver durablement les conditions de travail des salariés.
Certains cabinets travaillent en effet en urgence auprès des victimes en cas de crise. D’autres interviennent plutôt en formation, pour aider les salariés face aux risques. Enfin, d’autres entités privilégient la prévention primaire, en travaillant sur l’organisation pour empêcher la survenue des risques. « Dans un contexte où les entreprises sont confrontées à une profusion d’acteurs se présentant comme des experts dans le domaine des risques psychosociaux, il était utile que la profession s’organise et fournisse des garanties de qualité à ses clients et partenaires », souligne son président, François Cochet, par ailleurs directeur des activités santé au travail de Secafi (groupe Alpha)
La fédération, qui compte aujourd’hui 15 acteurs significatifs et reconnus, regroupant près de 500 consultants de la prévention des RPS et du management de la qualité de vie au travail, a ainsi édité à destination des DRH trois guides. Trois opus regorgeant de recommandations en matière de suicide au travail, d’assistance téléphonique et de restructurations.
Par exemple, sur le sujet du suicide, la FIRPS rappelle l’importance du plan d’action et de communication, s’appuyant si possible sur une cellule de crise, dont la mission sera de coordonner les interventions de soutien et de prévention. La fédération rappelle dans son guide les obligations administratives dont la réunion dans les plus brefs délais du CHSCT. Enfin l’opus insiste sur la prise en charge médico-sociale des salariés par un professionnel formé aux techniques de « débriefing » psychologique.
Au sujet des restructurations, génératrices de stress, la FIRPS rappelle leur impact pour les salariés qui demeurent dans l’entreprise. Les termes utilisés pour les désigner sont d’ailleurs sans équivoque : on parle de « syndrome du survivant » (ou du rescapé) des licenciements pour ces salariés dont la charge de travail est accrue. La fédération formule là aussi plusieurs recommandations dont la mise en place un dialogue social de qualité et une attention portée au travail de ceux qui restent.
Enfin, au sujet des prestations d’assistance psychologique à distance, la FIRPS rappelle que ces dispositifs de « numéros verts » doivent respecter un certain nombre de règles dont celles, essentielles, de la confidentialité et de la sécurité des données qui sont encadrées par la loi. Des procédures strictes sont censées garantir l’anonymat des salariés qui consultent des psychologues par téléphone. Selon la Firps, seule l’assistance à personne en danger peut conduire un écoutant à communiquer l’identité du salarié, mais avec l’accord écrit de celui-ci lorsqu’il se trouve en dehors de son lieu de travail lors de l’appel. Autre élément clé pour protéger les salariés, les statistiques sur les appels reçus dont disposent les cabinets spécialisés. Par recoupement de simples données sur l’âge ou le sexe du salarié, son anonymat peut être menacé.
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